Il est cruel d'être dans une situation où l'on se sent pas tout à fait à sa place. Où on se sent un peu loin de ceux qu'on aime et trop proche de l'inconnu qui ne demande qu'à nous aspirer, nous rendre amnésique d'amour. Ces gens qui nous sont chers deviennent si vaporeux et flous, tandis que l'indéterminé nous attends au détour, avec ses promesses et ses déceptions.
Cruel parce que je me rends compte que changer, c'est bien plus dur.
Faire le pas qui te ramènera dans ton monde, qui te décrochera de ce trou noir où tu ne fais que tourbillonner sans trouver ta place vraiment, ce pas paraît infranchissable à pied d'homme. Ce pas là fais plus peur que chaque jour que tu es forcée d'affronter dans ta vie insensée, parce que ce pas te ramène parmi les tiens... Ces mêmes dont tu ne fais plus partie. Ces mêmes qui, chaque jour, vivent un peu plus leur vie insoupçonnée, une vie qui les détache de toi, qui te tiens en orbite mais hors d'atteinte. Et on se rend vite compte qu'on était loin d'être irremplaçable.
Faire le pas qui fait peur, qui terrifie, parce que qui sait si l'autre côté nous attend à bras ouvert ou à contre-cœur. On est bien dans notre petit coin, seule, où on vie notre vie invisible, une parmi tant d'autres. Qui sait si, une fois de retour, le cœur plein d'attentes et les yeux tous brillants, on ne se fera pas dire qu'il n'y a plus de place pour un cœur si gros d'amour ?
Faire ce pas est beaucoup plus difficile que de rester simplement passif dans notre vie de routine morne et solitaire.
C'est pourquoi on compte les jours. 9 mois. Le temps d'une grossesse. Alors je t'engrosserai, bébé d'appréhension et de désir. Bébé malsain et si pur à la fois. Bébé qui saura me donner la clé de la délivrance et du bonheur ou la clé qui m'obligera à tout bâtir en neuf. Bébé qui dictera mes gestes et mes pensées. Bébé qui d'ici là, est un fardeau comme une présence, est une chanson comme un grincement.Bébé de sourires d'espoirs comme de sourires jaunes.
Dans un cas comme dans l'autre bébé, je saurai t'aimer et saches que ton nom raisonne dans mes oreilles à chaque heure du jour et de la nuit :
Liberté.
à Mtl
lundi 10 août 2009
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